samedi 22 décembre 2012

Aliaa Magda Elmahdy / LPDEFPT / Le Printemps Arabe 18


Les "Femen" Arabes sont dans l'arène
Du haut de ses vingt deux printemps, la nouvelle Pharaonne d'Egypte est enfin de retour et bien vivante, contrairement aux rumeurs sur le Web qui la donnaient châtiée à mort.
Vêtue, comme pour la première fois, d'une paire de coquets bas noirs et de ses ingénues Minnies rouges, avec en plus une paire de doctes lunettes et un drapeau égyptien, elle s'est montrée nue comme le Boson de Higgs l'a créée, confirmant qu'elle était à elle seule une révolution dans la révolution.
Couronnée de gloire et de fleurs, elle est apparue nue, telle la Liberté sur les barricades, devant l'ambassade de son pays dont elle brandissait l'aigle(sse) et les couleurs, prouvant qu'elle était à elle seule un printemps dans le printemps arabe.
Plus rien désormais ne pourra empêcher les femmes arabes, iraniennes et israéliennes qui l'ont soutenue, de s'exprimer. Plus personne ne pourra empêcher les femmes partout dans le monde, d'être libres de leur corps, de leur tête et de leur cœur.
Aliaa Magda Elmahdy entre définitivement dans l'histoire, au même titre que la Kahena qui avait fait de la femme algérienne la première révolutionnaire du monde arabe.

jeudi 6 décembre 2012

Plémet / Droit de Musée pour le collage


 "100 ans, 100 collages"
Evénement hors du commun, un Siècle de collagisme vient d’être célébré à Plémet, au cœur de la Bretagne, entre Côtes d’Armor et Morbihan.
Là, dans les terres, à une heure de Rennes en direction de la gueule grande ouverte du Finistère, se trouve une bâtisse particulière. Un écrin de granite, jadis mairie de cette bourgade de trois mille âmes, devenu par l’activisme de Pierre-Jean Varet, combattant suprême d’Art Colle et de Sylvia Netcheva, maîtresse de l’Art du Crochet-collé, le premier et seul musée international du collage.
Baptisée « 100 ans, 100 collages », une exposition, on pourrait même dire une explosition s’est produite à cette occasion éclaboussant les murs de la salle des arts du collège Louis Guilloux, de la galerie et la médiathèque de la Mairie et du Musée d’Art Colle, de fragments d’imaginaires des quatre coins de la planète « création ». Des collages français, américains, canadiens, italiens, espagnols, argentins, bulgares, tchèques, libanais, etc, venant conforter l’activité prémonitoire du couper-coller dans son statut d’art trans-arts, trans-époques et transnational. Sous l’action conjuguée du créateur du site artducollage.com, des autorités municipales et d’esprits éclairés de Plémet, le Musée d’Art Colle pourrait bien devenir un épicentre sismique aussi actif que la gare de Perpignan. Un lieu immortalisé par Salvador Dali qui affirmait y avoir atteint « la plus grande et sublime hauteur spéculatrice », « une espèce d’extase cosmogonique ». 



dimanche 18 novembre 2012

Syrie, Liban, Gaza, Israël / Le Printemps Arabe 17

Fuite de cervelle
Non ! Les champignons au cerveau ne sont pas une fatalité et, quelles que soient les entourloupes meurtrières, dilatoires ou électorales, et quoique il en résulte, c'est le printemps des peuples, qui reste lui, incontournable, inévitable, inéluctable. Il ne fait d'ailleurs que commencer et les jours des derniers crétins qui pensent qu'on peut régler les problèmes à coups de roquettes, missiles et barils de TNT sur la tête des gens, sont comptés. A Damas, Beyrouth, Tel-Aviv ou Gaza-City, tous aspirent comme ailleurs à naître, boire, manger, dormir, grandir, baiser, procréer, créer, vivre sans peur, en paix et en liberté. Voilà pourquoi, tant que des dirigeants à la cervelle infectée par les religieux imposeront à leur population une marche à suivre dans une direction qu'ils ne connaissent pas eux-mêmes, la quête de cette liberté restera la clé du printemps.

samedi 10 novembre 2012

Atlas Facebook


Le collage de collages qui ne figurera pas à l'exposition.

"101 Collages contemporains"

Du 19 au 24 Novembre
De 15h à 19h (Fermé Dimanche)
Vernissage Jeudi 22 à partir de 18h30

MJC 'Les Hauts de Belleville"
43/45 Rue du Borrégo 
75020 Paris
M° Télégraphe - St Fargeau

 http://www.artducollage.com/topic/index.html

mercredi 7 novembre 2012

Une fleur pour Obama / Le Printemps Arabe 16


 La marelle planétaire

ça continue ! et que les cocus se comptent !
J'en vois quelques uns, mais dans l'immédiat
il y en a au moins trois qui les ont là :
Netanyahu, Poutine et Assad.
ça valait le coup de voir ça.

samedi 13 octobre 2012

Franz Kafka / Ironie suprême

 Insoumission à la loi du talion
 Adepte inconditionnel de la chasse aux perles, exercice vital pour la santé mentale, j’en ai pêché une régénératrice de neurones, rapportée par Nicolas Weill dans le Monde des livres (12/10/12).
Dans sa biographie de Franz Kafka, « Poète de la honte et de la culpabilité », Saül Friedlander, juif germanophone de Prague lui aussi, écrit:
 « pour Kafka - et il faut avoir une ironie suprême -, le judaïsme consistait en une fidélité privée de sens à une tradition qui en était tout autant dépourvue, mais à laquelle on demeurait attaché simplement parce qu’on s’était imposé le devoir de la conserver ». 
Un diagnostic lumineux qui devrait servir de fanal à tous, Juifs, Sunnites, Chiites, Maronites et autres rites et sous-rites. Ils feraient mieux de s’imposer le devoir d’arrêter de s’entretuer et de s'y tenir. Cela redonnerait peut-être du sens à la fidélité et créerait une tradition qui n’en serait pas dépourvue.


dimanche 9 septembre 2012

Ras el Nabe3 / LPDEFPT / Le Printemps Arabe15

- Puisque ils savent que nous savons 
qu'ils savent que nous savons,
nous pourrions...
- Ouvrir une savonnerie
Maurice Tillieux
in Gil Jourdan . L'enfer de Xique -Xique

A la mémoire de Deraa, Jisr el Choughour, Hama, Homs, Alep, Damas, et toutes les autres villes, sculptées aujourd'hui, comme l'a été Beyrouth il n'y a pas si longtemps.

C'est quand j'ai vu la photo que je me suis dit "c'est un Schwitters!". Et quel Schwitters! Une sorte de dé-Merzbau de fer, de ciment et de verre fondu. Mais surtout de larmes, de sang et de feu. Pour la réaliser, ce n'est que maintenant que je le sais, ce fut tout un cérémonial. Il me semble d'ailleurs que je n'aurais jamais pu la prendre sans tous les préliminaires. Grimper fébrilement les trois étages, comme on marche dans les nuages [à pas mesurés, avec beaucoup de précautions] pour ne pas passer au travers. Ecarter le baril et le carton qui barraient l'entrée et poser enfin le pied, treize ans plus tard, dans un amas de souvenirs pilés, de bâtiment explosé. Quand j'ai plongé dans le magma, ce fut comme si plusieurs moi s'étaient détachés de moi pour aller dans toutes les directions, pour être partout à la fois au même moment, pour voir cela comme une totalité par delà la fragmentation, le démantèlement, pour reconstruire instantanément ce que je voyais pour la première fois de ma vie, un fantôme de demeure. Une demeure pourtant encore habitée par nous comme si nous ne l'avions jamais quittée. Comme si, à l'image du lieu, nous étions devenus nous-mêmes gravats vivants témoignant de tout ce qui s'était passé, ayant vécu à distance tout l'immondice de la guerre. C'est là que j'ai déclenché plusieurs fois.

P.S. : En regardant la photo, j'y ai trouvé l'élément bleu que Kurt Schwitters s'efforçait d'intégrer à son collage, élément indispensable à l'achèvement de son tableau, un jour à 3 ou 4 h du matin, sur le quai d'une gare.

mercredi 22 août 2012

Jean-Claude Morin / Le mur familier aux ombres / LPDEFPT


Un roman Mallarméen*

   Il est rare par les temps qui courent de tenir un livre et de se dire qu'on a en main une perle pas comme les autres, un texte comme on n'en fait plus. "Le mur familier aux ombres" de Jean-Claude Morin est de ceux là, qui se range désormais auprès des rares grands écrivains français d'aujourd'hui. Je n'en citerai qu'un autre, Jean Paul Kauffmann pour "La maison du retour", d'abord parce qu'il m'y a fait penser et parce qu'ils ont en commun, compte tenu de leur histoire personnelle, d'être aussi de grands écrivains libanais.
  Sous son titre énigmatique Shéhadéen, le livre de Jean-Claude Morin comporte la mention roman. A quoi j'ajouterais Mallarméen car il en a le souffle, et Rimbaldien parce qu'il en a la liberté libre. Celle de raconter des choses sur un pays, que ses habitants même ont des difficultés à admettre. Des choses qu'ils refusent de voir par cécité délibérée, d'entendre par surdité choisie et de comprendre par servitude d'esprit volontaire. 
   Dans une langue ciselée comme on ne la mérite pas, l'écrivain avoue ses amours pour et au pays des cèdres. Sans prendre parti, car seule l'écriture est son parti et le vécu son mode d'action, au point qu'il faudrait le soumettre au détecteur de mensonges pour en connaître les soubassements ou le passer au révélateur pour obtenir les contours précis de ce qu'il raconte. Reste qu'il vaut mieux que les choses en restent là puisqu'il l'a voulu ainsi. Du rendez-vous manqué avec la fessée, des onguents au cul du coq ou de la descente dans les mystérieux tunnels de la banlieue sud, nous ne dirons pas plus car chacun se doit d'aller explorer par lui-même ce qui fait la substance même de l'ouvrage.
   Il reste également à saluer l'éditeur,  Editions Tensing, qui a réalisé un travail remarquable en encre, papier et couverture. Un livre résistant au sable, l'eau salée et l'huile solaire et qui lu en plein soleil de la première à la dernière ligne donne un avant goût de l'éternité littéraire. 

* Tant il est vrai que "le monde est fait pour aboutir à un beau livre" S.M. 

samedi 14 juillet 2012

Kofi Annan / Le Printemps Arabe 14


Le fonctionnaire du consensus (mou)

Son excellence Annan va en Syrie comme si tout ce qui s'y passait n'était qu'un problème de circulation. Comme si Bachar n'était pas en train de jouer Héliogabale III.

Son excellence Annan va en Iran comme si Khamenei et Ahmadinejad n'étaient pas des négationnistes antisémites.

Son excellence Annan va en Russie comme si le système Poutine n'était pas le même qu'en Syrie et en Iran. 

Son excellence Annan fait tout simplement la diplomatie des ânes. Et encore, j'ai plus de respect pour Aliboron que pour Son Inanité imbue de sa suffisance.

lundi 11 juin 2012

La stratégie de l'arapède/ Le Printemps Arabe 13




 Vampirite aigüe

Les peuples arabes n’auront de présent ni d’avenir qu’une existence vampirique tant qu’ils se diront eux-mêmes « buveurs de sang ». C’est un slogan qui parcourt depuis de trop longues années la ceinture arabe de la planète pour signifier la fidélité au chef, au meneur, au commandeur, au Raïs, à celui qui ordonne, celui auquel ces peuples se soumettent.
Entendu en toute conscience une première fois au Liban dans la bouche des partisans de Cheikh Pierre Gemayel, dirigeant du parti phalangiste d’inspiration et d’expiration nazillonne. Ils lui chantaient « Cheikh Pierre ma tehtam, 3indak zelm btechrab dam », cheikh Pierre ne te fais pas de soucis tu as des hommes qui boivent le sang! 
Ré-entendu quelques années plus tard à Radio Tripoli un jour que le défunt Colonel se préparait à discourir. La foule des adorateurs chauffait la salle en scandant « Ya kaed la tchil el ham, ne7na cherrabin el dam », Ô leader ne porte pas les soucis, nous sommes des buveurs de sang ! 
Il est revenu en ces jours de printemps arabe à Damas, dans la bouche des Chabbi7as du régime. Tout à leur ouvrage de mettre en application ce qui aurait pu passer pour juste une imagerie excessive, ils ont été filmés armes et poings levés en train de vociférer « Ya Bachar ma tehtam, 3indak zelm btechrab dam » ! Ce même engagement à boire la vie des autres pour que survive le chef.
Un comportement à mettre sans doute au compte du modus operandi de la stratégie de l’arapède, ce gastéropode qui s’accroche au rocher mais qui a besoin d’humidité pour que son pied-ventouse puisse adhérer et résister à l’assaut des vagues. Les dictateurs du type arapède font donc couler le sang pour rester collés au pouvoir et transforment leurs hommes en vampires, pas que virtuels.

jeudi 31 mai 2012

Voyage au bout de la violence/Printemps arabe 12


 A Carla
 Histoires d'autobus

Pour que les Libanais, ceux qui sont restés comme ceux qui sont partis, évitent de reprendre l' "Express Beyrouth-Enfer", contre lequel les avait pourtant mis en garde Etel Adnan dès 1970, il faudrait qu'ils fassent de toute urgence le "Voyage au bout de la violence" * auquel les invite Samir Frangié. Première parole vraie sortie depuis longtemps du pays des cèdres, son livre luit de toutes les facettes de l'intelligence comme une issue possible du long tunnel d'obscurantisme confessionaliste.
Intelligence historique qui lui permet d'établir et retracer de l'intérieur et de manière imparable tout le processus d'absorption du pays par le grand frère syrien. Intelligence personnelle qui lui a permis, en dépit du combat contre la maladie, de livrer une fois de plus "un exposé saisissant, lumineux et magistral" des dysfonctionnements du Liban. Intelligence prospective qui fait de sa proposition d'un " Etat du vivre ensemble" basé sur "une culture de la vie", une clé pour l'avenir de la région, Libanais, Syriens, Palestiniens et Israéliens confondus.
L'autre autobus, qu'il ne faut pas rater celui là, c'est celui que nous fait prendre au Caire le cinéaste Mohamed Diab. "Les femmes du Bus 678" est le hurlement d'un homme en faveur des femmes arabes. Sans avoir la fluidité des films de l'iranien Asghar Farhadi, "Une séparation" ou "A propos d'Elly" , ce premier film est la démonstration que sans révolution sexuelle dans la révolution arabe, sans redonner leurs droits à celles qui sont "la moitié du ciel", le printemps arabe n'accouchera de rien de bon.

* L'Orient des livres 2011 / Actes Sud 2012.


jeudi 24 mai 2012

Supplice du pal pour Héliogabale/Printemps arabe 11


Le bourbier syro-libanais, une histoire de dupes.

Je dirais même plus, une histoire de cornecul dont les libanais, ceux qui sont restés comme ceux qui sont partis, sont les auteurs du scénario à venir.
Tout ce qui se produit en ce moment en Syrie et au Liban, on le savait, pour ne pas dire l'attendait, depuis le 13 Avril 1975, date du mitraillage du fameux bus de 3aïn el Remmaneh (la source - ou l'œil - de la grenade, on peut lire grenade comme on veut, le fruit ou l'arme).
Ce jour là, les maîtres du moment avaient fait le choix archaïque et sanglant du repli communautaire, de gré, ou de force pour ceux qui n'en voulaient pas.
Près de quarante ans plus tard, ce sont les mêmes tarés, crétins congénitaux, analphabètes, arriérés mentaux, commerçants d'armes et de chaire humaine qui sont aux manettes des deux côtés de la frontière, entraînant tout le monde vers l'abîme.
Avec toutefois une mention particulière pour le cas pathologique exceptionnel d'Héliogabale (cf. sur ce blog), chef d'orchestre de ce qui restera sans doute comme un des épisodes les plus énigmatiques de l'histoire du cerveau humain, pour ne pas dire de l'incommensurable connerie humaine.
3ouchtoum wa 3acha Lubnan.

mercredi 2 mai 2012

Collage de mots / Georges Didi-Huberman



Icônes au logis

… Eh bien, je travaille, je travaille. Je suis un collasophe : je colle tant que je peux. Je recommence. Je lis, j’écris, je regarde, je photographie, je feuillette, je coupe, j’amasse, je cadre, je monte et je colle. Je fais avec les images ce que je fais avec les textes : des prélèvements, des fragments, des coupures, encore des fragments, sans ordre préalable et sans choix prédéterminé. Puis je dispose toutes ces associations libres sur « l’immense table » (qui est en réalité une table de bistrot, une plaque de marbre sur pieds en fonte, c’est à dire un outil d’artisanat). Ensuite, je fais des agencements, des regroupements, des associations, comme une réussite aux cartes ou comme un tarot que vous tire une voyante de fête foraine. Un futur - un désir - se configure et s’incarne lorsque je m’aperçois que les affinités s’organisent toutes seules, pensent toutes seules, se remontent d’elles mêmes. Alors je n’ai plus qu’à prendre le cutter et le tube de colle pour interpréter cette partition.

PS : Texte puisé tel quel dans du Georges Didi-Huberman*, grand ouvreur de « L’œil de l’histoire »**, et adapté à la collasophie qui n’est au fond qu’une des branches de l’iconologie.

*  Entretien dans artpress N°373 Décembre 2010

** Quand les images prennent position. 1 / Remontages du temps subi. 2 / Atlas ou le gai savoir inquiet. 3 (Editions de Minuit, collection Paradoxe)

samedi 21 avril 2012

Géopsychographie du Proche-Orient


Une région bipolaire

Il y a longtemps que le Proche-Orient ne relève plus ni des politiques, ni des diplomates ni des négociateurs, ni des résolutions du Conseil de sécurité. Si l'on veut encore tenter quelque chose pour cette région sanguinolente, souffreteuse, paranoïaque, religieuse et psychorigide, il faudrait mettre sur pied une ONG humanitaire de type " PSY SANS  FRONTIERES ".  Les dirigeants de la zone auraient en effet besoin d'équipes de psy en tous genres : psychiatres, psychologues et psychanalystes pour essayer de comprendre pourquoi ils sont encore dans cet état. Quant aux populations c'est des brigades de neurologues qu'il faudrait envoyer pour enrayer les détériorations mentales qu'entraîne une existence dans les conditions dans lesquelles leurs irresponsables les font vivre. 
Un mince espoir subsiste cependant dans une prise de conscience de l'intérieur un peu comme celle surprenante qui s'est manifestée au Liban après le suicide d'une jeune éthiopienne maltraitée par son Maître-esclavagiste et en Israël avec les messages d'amour des bloggeurs opposés à une action militaire contre l'Iran .
Le drame c'est que la prise de conscience est un processus long qui nécessite un vrai travail sur soi et qui met du temps à produire ses effets, alors que c'est hic et nunc que les gens souffrent et meurent.    

samedi 31 mars 2012

jeudi 15 mars 2012

Le Salaire de la peur et la chambre de Lautréamont


A défaut de parvenir à éteindre l'incendie au pays du Grain de beauté - quoique la solution consistant à le souffler par une explosion de trinitroglycérine, préconisée dans "le Salaire de la peur" mériterait encore d'être examinée*- il faudrait envisager rapidement maintenant une gouvernance planétaire. Comme cela on pourrait en double-cliquant déboulonner tous les tyranneaux de banlieue, commissaires de quartier ou avocats véreux qui s'amusent à tirer sur leur population et à manipuler toutes les cordes, n'importe lesquelles (politiques, religieuses ou communautaires) et n'importe comment, dans le seul but de rester aux commandes. 
Un premier pas pourrait être organiser un sommet Obama Poutine à Dubrovnik par exemple, un peu comme celui qui avait réuni Bush Gorbatchev en décembre 1989 à Malte.

PS : Je profite de ce collage pour réparer un oubli. J'ai omis de mentionner la parution de "La chambre de Lautréamont" d'Edith et Corcal chez Futuropolis en janvier 2012. Un petit bijou d'imposture, un chef d'œuvre d'ambiguïté, une énigme insoluble, mais surtout un scoop planétaire sur la nuit qu'Isidore Ducasse et Arthur Rimbaud ont passé ensemble au 7 rue du Faubourg Montmartre.

* N'en déplaise à Rony Brauman ( cf Le monde "intervenir militairement en Syrie ne serait que poursuivre la spirale des violences" ).

mercredi 7 mars 2012

8 Mars / Journée de la femme


A toutes les femmes qui participent aux printemps,
 du levant au couchant.

Posté de mon iPhone

lundi 20 février 2012

Al 7ajjaj Ibn Youssouf à rebours / Printemps arabe 10


A Gristolu


Depuis six mille ans, la guerre 
Plaît aux peuples querelleurs, 
Et dieu perd son temps 
A faire les étoiles et les fleurs...
 L'homme, ivre d'un affreux bruit,
N'a plus d'autre intelligence
Que le massacre et la nuit. 
(Victor Hugo).

La guerre ayant été de tout temps inhérente aux peuples et aux individus, il a de tout temps existé des forces de défense de ces peuples et individus. Le retournement de ce bras armé contre celles et ceux qu’il doit protéger est révélateur d’un dysfonctionnement entre le pouvoir politique et les hommes qui l’ont désigné pour les gouverner. Porté à son paroxysme ce dérèglement entraîne généralement l’implosion des forces armées et leur dispersion, livrant les populations à elles mêmes et aux conflits qui les habitent et agitent par définition. Il en résulte ce qu’on appelle des guerres civiles qui ont une fâcheuse tendance à durer ce que dure le temps des blessures. Plus les populations s’en infligent, plus les affrontements se prolongent et s’approfondissent, ramenant les belligérants aux temps de l’imbécillité glorieuse et la crétinité triomphante.
Il y en a qui n’ont pas encore compris ça et le Printemps Arabe n’a pas fini de le leur rappeler. Après la rive est du bassin de tous les dangers le printemps devrait en toute logique se poursuivre dans la péninsule où des femmes et des athées s’expriment désormais à internet ouvert, et repartir vers l’ouest où des militaires continuent de sévir contre les populations desquelles ils émanent. 
Il semble bien que ce printemps des peuples et des individus va persévérer jusqu’à ce que les forces de défense reviennent à leur mission première. 
C'est donc le moment de reprendre à rebours la fameuse formule du 7ajjaj Ibn youssouf « Inni la ara rou2oussan kad ayna3at wa 7ana kitafouha », « je vois des têtes qui ont mûri et le temps est venu de les cueillir ».

samedi 21 janvier 2012

Joao César Monteiro ressuscité par Trafic

 
Da3i jamâlaki yachi33ou
(laisse ta beauté irradier)
 

Parmi les trésors que recèle l’enfance, il est des pépites sur lesquelles on tombe au détour d’un événement impromptu et qui nous procurent une joie équivalente à une jouissance cérébrale. Ma tante Najla par exemple, la sœur de ma grand-mère maternelle, originaire de 7aret 7reik dans la banlieue de Beyrouth, venait nous voir régulièrement à Ras el Nabe3 lorsque nous n’allions pas nous-mêmes chez elle. Elle avait toujours quelque chose pour nous gâter, des cornets de na33oumé (pois-chiches pilés avec du sucre), du sekkar nabet (bonbons de sucre non raffiné) ou du Ghazl el banât (du filage de jeunes filles comme on appelle chez nous la barbe à papa). Toujours des douceurs en somme. Mais on atteignait des sommets lorsqu’elle nous installait sur une natte autour d’elle et qu’elle décortiquait des grenades du jardin. Elle égrenait pour nous ce fruit totalement inconvenable et de temps en temps nous tendait un « dîk » (un coq), un bloc de graines encore agglutinées autour d’une peau intérieure jaune et amer. On pouvait mordre dedans pour en faire couler le jus dans la bouche, sur le menton et les doigts. Depuis ce temps, je sais qu’éclater et égrener une grenade pour quelqu’un est un pur geste d’amour.Le même geste accompli par Joao César Monteiro dans les « Noces de Dieu » pour montrer à Joana, une de ses « petites amoureuses », la manière idéale de déguster ce qui pour certains est la vraie pomme d’Adam et Eve. Tout cela pour dire qu’une étoile filante de la galaxie cinéma, un collectionneur de poils pubiens féminins est de retour de l’au-delà, ramené par la revue Trafic. Dans le numéro quatre-vingt consacré à vingt films pour les vingt ans de la revue, Marcos Uzal évoque, lui, le « Bassin de J.W. » et reprend la définition que donne Serge Daney des « mauvais sujets » qui apprécient « La comédie de Dieu » ou les « Souvenirs de la maison jaune » (l’asile psychiatrique de Lisbonne) : des cinéphiles incompréhensibles, socialement imprésentables et médiatiquement aberrants             

PS : Toujours à propos de cinéma, la joie procurée par « Beirut Hotel » de Danielle Arbid. Enfin un vrai film arabe moderne, réalisé par une vraie cinéaste, avec de vraies images et interdit à Beyrouth comme il se doit sous le prétexte hypocrite et fallacieux qu’il évoque l’affaire Hariri, alors qu’il s’agit tout simplement d’un polar d’amour racontant l’histoire d’une femme arabe libre. En diffusant ce film, Arte a en tout cas prouvé à ses censeurs que leur avenir était désormais derrière eux.
PS (bis) : Pur hasard du collage, cf ci-dessous celui de Max Bucaille.