mardi 4 octobre 2011

Walter Benjamin / Benjamin Fondane / Carl Einstein


Le bal des fantômes

Walter ( benjamin ) fondane
Voilà ce que j'ai trouvé pour signaler le retour de deux compagnons d'esprit réunis en un seul et même nom par une entourloupe toute Benjaminienne. Un collage qui contient tous les ingrédients pour dire de quelle manière ces deux grands disparus, Walter Benjamin (en 40) et Benjamin Fondane (en 44) sont revenus (mais sont-ils jamais loin) rôder autour du parc Montsouris. 
"Avec Benjamin Fondane au delà de l'histoire" (Mars 2011) on redescend en rappel dans le gouffre sans fond de l'opération identification du poète de la rue Rollin par Monique Jutrin. De retour d'une immersion quasi-cathartique dans les manuscrits pour "saisir sur le vif une pensée en perpétuel mouvement", elle livre les secrets de fabrication de Fondane. "Collages sans fin", "fragments refaits" écrit-elle à propos de la construction d'Ulysse, la démarche type de ceux qui ne sauraient se contenter de la raison.
Même retour salutaire de Walter Benjamin. Deux ans après le surgissement de Benjamin Fondane au Mémorial de la Shoah, une exposition au Musée d'art et d'histoire du judaïsme (12.10.11 au 05.02.12) invite à une plongée dans les archives de l'essayiste berlinois. De l'exploration des carnets et manuscrits du magicien des fragments, les auteurs du catalogue "Walter Benjamin. Archives" rapportent une méthode : 
"Le mode de travail de Benjamin est marqué par les techniques de l'archivage, de la collecte et de la fabrication. Extraire, transférer, découper, monter, coller, pourvoir d'un sigle ou opérer un tri semblent chez lui des activités d'écrivain innées. L'inspiration s'enflammait devant l'abondance des matériaux. Images, documents et perceptions livraient leur secret au regard en profondeur. Benjamin s'intéressait à l'à-côté. Il aimait la pensée sur les marges pour pénétrer de là jusqu'au milieu; il employait volontiers le terme "architectural". Sa capacité d'immersion et d'ouverture aux associations lui faisait découvrir l'essentiel dans le détail. Les fragments s'articulaient les uns aux autres en une formation nouvelle, dont le chercheur faisait quelque chose d'inimitable".

PS: Cerise sur sur le gâteau de ce bal automnal, le 5 octobre sort enfin en librairie, (traduit par Lilianne Meffre et Maryse Staiber et publié par Jacqueline Chambon), " L'art du XXe siècle" de Carl Einstein,  cet autre grand disparu (en 40) et troisième larron de la bande des esprits absolument, irréductiblement et fatalement libres.

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