Viva la muerte 2
Joao Silva (qui expose aussi à Perpignan - et a perdu ses deux jambes en 2010 en sautant sur une mine antipersonnel) explique qu’en revoyant les images qu’il a prises, il se surprend à constater qu’elles «ne correspondent pas toujours au souvenir d’un moment précis». En est-il de même pour vous ?
Hélas non. Comment
pourrais-je un jour oublier le tremblement de ces deux prisonniers au
Biafra juste avant d’être abattus sous mes yeux et ceux de Gilles Caron ?
Ou ce petit Biafrais albinos venu me tenir la main et dont je savais
qu’il n’avait aucun espoir de survie ? En soi, photographier le drame,
la détresse, techniquement ce n’est pas très compliqué. Mais croyez-moi,
j’ai payé un prix terrible pour ça et vous ne pourrez jamais imaginer à
quel point toute ma vie j’ai dû lutter avec ma conscience : on ne se
fait pas un nom, non plus qu’on n’obtient des récompenses, impunément,
quand c’est en montrant la souffrance des autres. Mais il me fallait
porter ces images à la connaissance des gens, dont le respect et
l’attention me touchent lorsqu’ils les regardent dans un endroit comme
celui-ci, majestueux et solennel…
Don McCullin / Libération 07/09/13
Bravo pour le travail. Je n'arrive pas à "ouvrir" l'image. c'est normal ?
RépondreSupprimermmgh