Icônes au
logis
… Eh bien, je travaille, je
travaille. Je suis un collasophe : je colle tant que je peux. Je
recommence. Je lis, j’écris, je regarde, je photographie, je feuillette, je
coupe, j’amasse, je cadre, je monte et je colle. Je fais avec les images ce que
je fais avec les textes : des prélèvements, des fragments, des coupures,
encore des fragments, sans ordre préalable et sans choix prédéterminé. Puis je
dispose toutes ces associations libres sur « l’immense table » (qui
est en réalité une table de bistrot, une plaque de marbre sur pieds en fonte,
c’est à dire un outil d’artisanat). Ensuite, je fais des agencements, des regroupements,
des associations, comme une réussite aux cartes ou comme un tarot que vous tire
une voyante de fête foraine. Un futur - un désir - se configure et s’incarne
lorsque je m’aperçois que les affinités s’organisent toutes seules, pensent
toutes seules, se remontent d’elles
mêmes. Alors je n’ai plus qu’à prendre le cutter et le tube de colle pour
interpréter cette partition.
PS : Texte puisé tel quel dans du Georges Didi-Huberman*, grand ouvreur de « L’œil de l’histoire »**, et adapté
à la collasophie qui n’est au fond qu’une des branches de l’iconologie.
* Entretien dans artpress N°373 Décembre 2010
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