Magasin d'art
Qui invoquer d'autre que Maïakovski et Rodtchenko pour saluer la pose d'une nouvelle pierre dans l'édifice de l'art collagistique. "Les collages de Karl Waldmann" aux éditions Jannink sous la direction de Jean-Phillipe Cazier est un ouvrage qui élève l'art d'assembler les fragments, d'agencer les images et d'amalgamer les sens au rang de science exacte (s'il en fut). Evénement d'autant plus remarquable que le livre s'efforce plus de nous mettre sur la piste d'une énigme qu'il ne cherche à la résoudre. A l'image même de l'oeuvre de quelqu'un dont la seule chose qu'on sache de lui est qu'il est "né dans l'avant dernière décennie du XIX° siècle dans les environs de Dresde (ex RDA) et disparu avec sa compagne russe dans un camp de travail en URSS" (vers 1958). On ne dispose de rien d'autre sur son passage sur terre que quelque 1 200 collages découverts par un journaliste (anonyme ?) sur "le marché des Polonais" en 1989 à Berlin, au moment de la chute du mur.
Pascal Polar (philosophe et galeriste à Bruxelles), qui évoque à propos de son oeuvre "un roman structuré comme un essai sur la folie du XX° siècle" a créé un musée virtuel http://www.karlwaldmannmuseum.com/ que pourront visiter ceux qui n'auront pas eu la chance de se procurer un exemplaire du livre sur les 1 800 disponibles.
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