dimanche 29 novembre 2009

Perle mallarméenne



Sur la philosophie dans la poésie

Je révère l'opinion de Poe, nul vestige d'une philosophie, l'éthique ou la métaphysique, ne transparaîtra; j'ajoute qu'il la faut, incluse et latente. Eviter quelque réalité d'échafaudage demeuré autour de cette architecture spontanée et magique, n'y implique pas le manque de puissants calculs et subtils, mais on les ignore, eux mêmes se font, mystérieux exprès. Le chant jaillit de source innée, antérieure à un concept, si purement que refléter, au dehors, mille rythmes d'images. Quel génie pour être un poète ; quelle foudre d'instinct renfermer, simplement la vie, vierge, en sa synthèse et loin illuminant tout. L'armature intellectuelle du poème se dissimule et tient — a lieu — dans l'espace qui isole les strophes et parmi le blanc du papier : significatif silence qu'il n'est pas moins beau de composer, que les vers.

Stéphane Mallarmé in Igitur Divagations Un coup de dés (Réponses à des enquêtes) Poésie Gallimard

Bataille pour le sérail




Document exclusif

Aventure apocryphe de Tintin (Grand Reporter) au Pays des Cèdres.


Dieu reconnaîtra les siens.

mercredi 25 novembre 2009

NarVal



"Poissons poissons c'est moi, je vous appelle : jolies mains agiles dans l'eau. Poissons vous ressemblez à la mythologie. Vos amours sont parfaites et vos ardeurs inexplicables. Vous ne vous approchez pas de vos femelles et vous voici l'enthousiasme à l'idée seule de la semence qui vous suit comme un fil, à l'idée du dépôt mystérieux que fit dans l'ombre des eaux luisantes une sourde exaltation muette, anonyme. Poissons vous n'échangez pas de lettres d'amour, vous trouvez vos désirs dans votre propre élégance. Souples masturbateur des deux sexes, poissons, je m'incline devant le vertige de vos sens. Plût au ciel, plût à la terre que j'eusse le pouvoir de sortir ainsi de moi-même. Que de crimes évités, que de drames repliés dans le trou du souffleur. Vos transports transparents, mort du Christ ah que je les envie. Chères divinités des profondeurs, je m'étire et je me démène si je pense un instant à l'instant de votre esprit où se forme la belle plante marine de la volupté don les branches se ramifient dans vos êtres subtils, tandis que l'eau vibre autour de vos solitudes et fait entendre un chant de rides vers les rives. Poissons poissons, promptes images du plaisir, purs symboles des pollutions involontaires, je vous aime et je vous invoque, poissons pareils aux montgolfières. Jetez au creux de vos sillages un lest passionnel, signe de votre grandeur intellectuelle.

Poissons poissons poissons poissons.
Mais l'homme aussi fait parfois l'amour. "

Aragon in La défense de l'infini 

samedi 21 novembre 2009

Salfit et Ariel au pied de l'arbre de vie


Au pied de l'arbre de vie

Eve et Adam
Salfit et Ariel
Misstic et Benjamin
Le poisson
c'est celui d'Avril
ou du Bonheur

Collage extrait de la série le Festin d'Orient de Benjamin Fondane

vendredi 20 novembre 2009

Le Monde




Plût au ciel qu'il suffit de se frotter le ventre pour ne plus avoir faim
                            Diogène

dimanche 15 novembre 2009

Folisophie



Jérôme dans les bras de Minerve ou 
l'énigme de la Nef des fous


mardi 10 novembre 2009

MA3RAKA SO3BA



Une bataille difficile

mercredi 4 novembre 2009

L'actu Lautréamont


Les ailes d'Isidore Ducasse

"Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit égale au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre. Il n’est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. Par conséquent, âme timide, avant de pénétrer plus loin dans de pareilles landes inexplorées, dirige tes talons en arrière et non en avant. Écoute bien ce que je te dis : dirige tes talons en arrière et non en avant, comme les yeux d’un fils qui se détourne respectueusement de la contemplation auguste de la face maternelle ; ou, plutôt, comme un angle à perte de vue de grues frileuses méditant beaucoup, qui, pendant l’hiver, vole puissamment à travers le silence, toutes voiles tendues, vers un point déterminé de l’horizon, d’où tout à coup part un vent étrange et fort, précurseur de la tempête. La grue la plus vieille et qui forme à elle seule l’avant-garde, voyant cela, branle la tête comme une personne raisonnable, conséquemment son bec aussi qu’elle fait claquer, et n’est pas contente (moi, non plus, je ne le serais pas à sa place), tandis que son vieux cou, dégarni de plumes et contemporain de trois générations de grues, se remue en ondulations irritées qui présagent l’orage qui s’approche de plus en plus. Après avoir de sang-froid regardé plusieurs fois de tous les côtés avec des yeux qui renferment l’expérience, prudemment, la première (car, c’est elle qui a le privilége de montrer les plumes de sa queue aux autres grues inférieures en intelligence), avec son cri vigilant de mélancolique sentinelle, pour repousser l’ennemi commun, elle vire avec flexibilité la pointe de la figure géométrique (c’est peut-être un triangle, mais on ne voit pas le troisième côté que forment dans l’espace ces curieux oiseaux de passage), soit à bâbord, soit à tribord, comme un habile capitaine ; et, manœuvrant avec des ailes qui ne paraissent pas plus grandes que celles d’un moineau, parce qu’elle n’est pas bête, elle prend ainsi un autre chemin philosophique et plus sûr."

Les Chants de Maldoror - Chant premier


dimanche 1 novembre 2009

Terra Santa ou terra maudita


Deux solutions possibles face à la situation d'urgence au Proche-Orient.
1) A la manière Magrittienne des "Amants" impossibles qui finissent par y parvenir
2) A la manière de Walter Benjamin et Carl Einstein jouant à essayer de remettre le cerveau dans le crâne.